Jean-Marc Bernard : Un poète dauphinois enraciné à Saint-Rambert-d’Albon ✒️🌿

Jean-Marc Bernard : Un poète dauphinois enraciné à Saint-Rambert-d’Albon

Une naissance à Valence, une vocation précoce

Jean-Marc Bernard, de son vrai nom Jean Bernard, voit le jour le 4 décembre 1881 à Valence (Drôme), dans la maison familiale située place Championnet. Fils de Marc-Antoine Bernard, banquier au Crédit Lyonnais, et de Rambertine Dumaine, il choisit d’ajouter "Marc" à son prénom pour éviter toute confusion avec un homonyme littéraire. Il est baptisé deux jours plus tard par son oncle, l’abbé Dumaine

Jean-Marc Bernard : Un poète dauphinois enraciné à Saint-Rambert-d’Albon
Jean-Marc Bernard : Un poète dauphinois enraciné à Saint-Rambert-d’Albon
Jean-Marc Bernard : Un poète dauphinois enraciné à Saint-Rambert-d’Albon

Une jeunesse européenne et catholique

Jean-Marc passe une grande partie de son enfance à Genève, puis à Bruxelles entre 1892 et 1899, où son père dirige une succursale du Crédit Lyonnais. Il poursuit ensuite sa formation à Margate (Angleterre), où il perfectionne son anglais, puis à Krefeld (Allemagne).

Il fréquente un collège catholique, expérience déterminante pour sa foi, qu’il conservera toute sa vie. Il sera plus tard membre actif du Cercle d’études paroissial et du Comité des écoles catholiques de la Drôme, où il revient après la mort de son père en 1902.

 

Saint-Rambert-d’Albon : foyer d’inspiration

En 1909, Jean-Marc s’installe avec sa mère à Saint-Rambert-d’Albon, dans le nord de la Drôme. Il y trouve un lieu propice à l’inspiration poétique. Cette commune, en bordure du Rhône, devient le théâtre silencieux de ses méditations bucoliques et spirituelles.

Il y reçoit de nombreux amis poètes, notamment Louis Le Cardonnel (1862–1936), Georges Le Cardonnel (1872–1941), Raoul Monier (1881–1915) et Jean Pellerin (1885–1921). Sa maison devient un véritable foyer intellectuel régional.

 

Journaliste, critique, animateur littéraire

Jean-Marc Bernard travaille quelque temps au Crédit Lyonnais de Valence, puis chez un libraire (à Valence ou Reims, vers 1906–1907). Mais c’est dans le journalisme littéraire qu’il excelle. Il collabore à de nombreuses revues, tant nationales que régionales :

  • Revue critique des idées et des livres
  • Le Mercure de France
  • Le Divan (dirigé par Henri Martineau)
  • L’Ermitage, où il critique notamment Mallarmé
  • Le Messager de Valence, Les Marches de l’Est, Le Courrier de Champagne

De 1908 à 1911, il tient la rubrique « La vie littéraire » dans L’Âme latine, revue toulousaine dirigée par Armand Praviel.

 

Un poète fantaisiste, dauphinois et catholique

Opposé au symbolisme et au romantisme pesant, Bernard rejoint l’École fantaisiste, aux côtés de Francis Carco (1886–1958) et Tristan Derème (1889–1941). Le mouvement, bien que léger de ton, reste fidèle à une esthétique classique, nourrie d’un goût pour les formes claires et les traditions.

Il fonde avec Raoul Monier la revue Les Guêpes (1909–1912), pamphlétaire et monarchiste. Il y défend une vision enracinée de la littérature, volontiers critique envers la modernité parisienne.

 

Une œuvre dense et variée 📚

  • La Mort de Narcisse (1904) – Églogue bucolique
  • Quelques essais, poèmes (1910) – Anthologie de ses écrits
  • Pages politiques des poètes français (1910) – Essai engagé sur littérature et politique
  • Sub tegmine fagi (1913) – Recueil en trois parties : amours, bergeries, traductions (notamment d’Omar Khayyam)
  • De Profundis (1915) – Poème testamentaire écrit dans les tranchées
  • François Villon, sa vie, son œuvre (publié posthumément en 1918)
  • Œuvres complètes (1923, en 2 volumes)

Son poème De Profundis, daté du 1er juillet 1915, reste son texte le plus poignant :

"Du plus profond de la tranchée, / Nous élevons les mains vers vous, / Seigneur : Ayez pitié de nous / Et de notre âme desséchée !"

 

Homme de foi, homme de lettres

Jean-Marc Bernard s’intéresse aussi aux saints du Diocèse de Valence, à la vallée du Rhône, aux poètes médiévaux comme François Villon ou Charles d’Orléans, et échange même une correspondance passionnée avec André Gide (1869–1951), malgré des divergences de fond sur l’art poétique.

 

L’engagement ultime : la Grande Guerre ⚔️

Bien que reconnu inapte en 1914 (petite taille, santé fragile), Bernard insiste pour rejoindre l’armée. Il est rappelé en novembre 1914. En 1915, il sert comme agent de liaison puis comme responsable du ravitaillement.

Le 9 juillet 1915, un obus le frappe à Carency (Pas-de-Calais). Son corps ne sera jamais retrouvé.

L’Académie française couronne son œuvre à titre posthume en août 1915. En avril 1921, Charles Maurras préside la cérémonie de pose de la plaque commémorative à Saint-Rambert-d’Albon.

 

Héritage vivant à Saint-Rambert-d’Albon 🏛️

  • Médiathèque Jean-Marc Bernard (11B place du 8 mai 1945)
  • Plaque commémorative (21 rue de Marseille)
  • Fresque urbaine : Place de Bonrepos
  • Centenaire 2015 : Conférences et lectures

Ses lettres du front sont étudiées par des chercheurs comme Daniel Aranjo et Anne Piollet Valdenaire, pour une publication prévue lors d’un congrès sur la littérature de 14–18.

 

Pourquoi redécouvrir Jean-Marc Bernard aujourd’hui ?

🪖 Comme Péguy et Apollinaire, il symbolise les écrivains fauchés par la guerre

🌄 Son œuvre incarne un amour du terroir drômois et un régionalisme à la manière de Mistral

🏛️ Il relie Saint-Rambert-d’Albon à l’histoire littéraire nationale

 

Chronologie

1881 - Naissance à Valence

1902 - Mort de son père, retour en Drôme

1909 - Installation à Saint-Rambert-d’Albon

1910 - Publication de Pages politiques

1913 - Sub tegmine fagi publié à Paris

1914 - Engagement volontaire dans l’infanterie

1915 - Mort au front à Carency

1921 - Plaque commémorative à Saint-Rambert

2015 - Célébration du centenaire de sa mort

 

Pour aller plus loin 🔎

Jean-Marc Bernard, poète, critique, patriote et homme de foi, incarne cette France des provinces, enracinée dans la beauté du terroir et les valeurs de la tradition. Redécouvrir son œuvre, c’est redonner une voix au Dauphiné poétique et à Saint-Rambert-d’Albon, qui fut son havre autant que sa muse.

Jean-Marc Bernard et les Poètes Dauphinois : 
Une Plongée dans l’Héritage Littéraire de Saint-Rambert-d’Albon

Jean-Marc Bernard (1881-1915), figure emblématique de l’École fantaisiste et fervent régionaliste dauphinois, a marqué Saint-Rambert-d’Albon par ses vers bucoliques et son engagement monarchiste. Mais le Dauphiné, terre de culture et de traditions, a vu naître d’autres poètes qui, à l’instar de Bernard, ont célébré son identité. Cet article explore la vie de Bernard, son activisme dauphinois inspiré par Frédéric Mistral et Léon Daudet, et met en lumière d’autres poètes dauphinois ayant contribué à l’héritage littéraire de la région.

Introduction : Le Dauphiné, Berceau de Poètes

Le Dauphiné, ancienne province correspondant aujourd’hui à la Drôme, l’Isère et les Hautes-Alpes, est une terre d’inspiration poétique. Jean-Marc Bernard, installé à Saint-Rambert-d’Albon, en est une figure centrale, chantre du terroir à l’image de Frédéric Mistral pour la Provence. Son œuvre, marquée par la foi, la nature et l’engagement régionaliste, s’inscrit dans une tradition plus large de poètes dauphinois qui ont exalté leur région. Cet article, optimisé pour les amateurs de chroniques culturelles, retrace le parcours de Bernard, son rôle dans le régionalisme dauphinois, et présente d’autres poètes de la région ayant enrichi cet héritage.

Jean-Marc Bernard : Le Poète Dauphinois de Saint-Rambert-d’Albon

Biographie : Un Cosmopolite Enraciné

Né Jean Bernard le 4 décembre 1881 à Valence, il adopte le pseudonyme Jean-Marc pour se distinguer d’un homonyme. Fils de Marc-Antoine Bernard, banquier, et de Rambertine Dumaine, il grandit à Genève, Bruxelles (1892-1899), Margate (Angleterre, 1899-1900) et Krefeld (Allemagne, 1900-1901), recevant une éducation religieuse et littéraire rigoureuse. Après la mort de son père en 1902, il s’installe en 1909 à Saint-Rambert-d’Albon, où les paysages du Rhône inspirent ses poèmes bucoliques. Volontaire en 1914, il meurt le 9 juillet 1915 à Carency, tué par un obus à 33 ans.

Œuvres et École Fantaisiste

Membre de l’École fantaisiste avec Tristan Derème et Francis Carco, Bernard prône une poésie légère et classique, influencée par Jean Moréas et Louis Le Cardonnel. Il anime la revue monarchiste Les Guêpes (1909-1912) avec Raoul Monier. Ses œuvres incluent :

  • La Mort de Narcisse (1904)
  • Sub tegmine fagi (1913), recueil pastoral
  • De Profundis (1915), poème testamentaire des tranchées
  • François Villon, sa vie, son œuvre (1918)
  • Traductions d’Omar Khayyam et études sur Charles d’Orléans

Activisme Régionaliste

À l’instar de Frédéric Mistral, qui a revitalisé la langue provençale, Bernard célèbre le Dauphiné comme un bastion d’identité culturelle. Influencé par Léon Daudet, il promeut une France décentralisée via l’Action française, animant un cercle à Valence dès 1907. Sa maison à Saint-Rambert devient un foyer intellectuel, accueillant Louis Le Cardonnel et Jean Pellerin. Les Guêpes exalte les traditions dauphinoises, critiquant le centralisme parisien.

Héritage à Saint-Rambert

Saint-Rambert-d’Albon honore Bernard avec :

  • La Médiathèque Jean-Marc Bernard voir ici
  • Une plaque commémorative (1921) au 21 rue de Marseille
  • Une fresque près de la Place de Bonrepos
  • Le centenaire de 2015, avec conférences et lectures site de la mairie Ses lettres au front, conservées localement, sont étudiées par Daniel Aranjo et publiées dans des congrès littéraires.

Autres Poètes Dauphinois : Une Tradition Littéraire Vivante

Le Dauphiné a produit de nombreux poètes, souvent moins connus que Bernard, mais tout aussi attachés à leur terroir. Voici une sélection de figures marquantes, issues de la Société des Écrivains Dauphinois et d’autres sources, qui ont contribué à la poésie régionale :

1. Louis Le Cardonnel (1862-1936)

Origine : Valence, Drôme

Profil : Prêtre et poète, influent sur Bernard, Le Cardonnel mêle mysticisme et classicisme. Ses recueils, comme Poèmes (1904) et Carmina Sacra (1912), célèbrent la spiritualité et les paysages dauphinois.

Liens avec Bernard : Mentor esthétique, il pousse Bernard à adopter une rigueur classique, abandonnant le symbolisme.

Héritage : Reconnu pour son lyrisme religieux, il reste une figure clé du Dauphiné littéraire.

2. Marcel Fakhoury (1930-2010)

Origine : Drôme

Profil : Membre actif de la Société des Écrivains Dauphinois, Fakhoury a publié des poèmes empreints de tendresse et de silence, comme ceux lus lors des rencontres de la société Société des Écrivains Dauphinois.

Exemple : « Je ne sais que sentir, et je ne puis parler / Je demeure sans voix, quand nous sommes ensemble » reflète son style intimiste.

Héritage : Reçu la Médaille Stendhal (2002), il incarne la continuité poétique dauphinoise.

3. Jean-Edouard Michel (1936-)

Origine : Isère

Profil : Poète contemporain de la Société des Écrivains Dauphinois, Michel explore des thèmes cosmiques et émotionnels, comme dans « Suspends ta vie à une étoile ».

Contribution : Ses lectures aux rencontres mensuelles à Grenoble renforcent la vitalité poétique régionale.

Héritage : Actif dans la promotion du régionalisme via les Cahiers de l’Alpe.

4. Victor Del Litto (1911-2004)

Origine : Grenoble, Isère

Profil : Spécialiste de Stendhal et poète, Del Litto a reçu le Prix de l’Alpe (1966) pour ses contributions littéraires. Ses vers, moins connus, célèbrent l’Isère et les Alpes.

Héritage : Sa Médaille Stendhal (2002) souligne son rôle dans la littérature dauphinoise.

5. Charles Joisten (1936-1981)

Origine : Savoie/Dauphiné

Profil : Ethnologue et poète, Joisten a collecté des contes et légendes du Dauphiné, intégrant des éléments poétiques dans ses récits. Lauréat du Prix de l’Alpe (1973).

Héritage : Ses travaux sur le folklore dauphinois enrichissent la poésie orale de la région.

6. Yves Armand (1936-)

Origine : Drôme

Profil : Poète et membre de la Société des Écrivains Dauphinois, Armand a été honoré par la Médaille d’honneur (2004) pour ses vers célébrant la nature drômoise.

Héritage : Contribue aux Pages Libres des Écrivains Dauphinois, perpétuant la tradition poétique.

La Société des Écrivains Dauphinois : Un Vivier Poétique

Fondée pour promouvoir le régionalisme dauphinois, la Société des Écrivains Dauphinois site officiel regroupe des poètes comme Patrick Le Bihan, Claude Ferradou, et Jean-François Garrel. Basée à Grenoble, elle organise des conférences et publie les Cahiers de l’Alpe, où des poèmes contemporains côtoient des hommages à Bernard. Le Prix de l’Alpe, décerné par la ville de Grenoble, récompense des œuvres liées au Dauphiné, honorant des poètes comme Alain Planche (1976) et René Bourgeois (2004).

Le Régionalisme Dauphinois : Une École à la Mistral

Bernard et Mistral : Une Parenté Spirituelle

Comme Frédéric Mistral, qui a fondé le Félibrige pour préserver la langue provençale, Bernard a vu dans le Dauphiné une identité à défendre. Ses poèmes, imprégnés des paysages de Saint-Rambert-d’Albon, reflètent un amour du terroir et une foi catholique, similaires à l’élan mistralien. Sa revue Les Guêpes s’inspire du militantisme décentralisateur de Mistral, exaltant la langue et les traditions locales.

Influence de Léon Daudet

Léon Daudet, polémiste de l’Action française, a influencé Bernard par sa vision d’une France des provinces. Bernard partage cette idée d’une culture régionale forte, opposée au centralisme parisien, et l’incarne dans ses cercles littéraires à Valence et Saint-Rambert.

Autres Poètes Régionalistes

Des poètes comme Louis Le Cardonnel et Marcel Fakhoury ont prolongé cet élan, intégrant des motifs dauphinois (le Rhône, les Alpes) dans leurs œuvres. La Société des Écrivains Dauphinois perpétue cette mission, soutenant des voix contemporaines qui chantent l’Isère et la Drôme.

Pourquoi le Dauphiné Inspire-t-il la Poésie ?

Un Paysage Inspirant

Les bords du Rhône, les Alpes et les champs drômois offrent un cadre idéal pour la poésie bucolique et spirituelle, comme chez Bernard et Le Cardonnel.

Une Identité Régionale Forte

Le régionalisme dauphinois, soutenu par des figures comme Bernard et des institutions comme la Société des Écrivains Dauphinois, valorise une identité distincte, à l’image du Félibrige provençal.

Un Lien avec l’Histoire

La Grande Guerre, marquée par le sacrifice de Bernard, et les traditions catholiques du Dauphiné enrichissent les thèmes poétiques de la région.

Conclusion : Explorer la Poésie Dauphinoise à Saint-Rambert-d’Albon

Jean-Marc Bernard, avec son amour du Dauphiné et son engagement régionaliste, reste une icône de Saint-Rambert-d’Albon. La Médiathèque Jean-Marc Bernard, la plaque de 1921 et la fresque de la Place de Bonrepos invitent à découvrir son legs. Mais le Dauphiné brille aussi à travers d’autres poètes, de Louis Le Cardonnel à Marcel Fakhoury, qui perpétuent une tradition littéraire ancrée dans le terroir. Pour les passionnés de poésie et d’histoire, une visite à Saint-Rambert ou aux rencontres de la Société des Écrivains Dauphinois à Grenoble est une plongée dans l’âme poétique de la Drôme et de l’Isère.

Envie d’en savoir plus ? Explorez les œuvres de Bernard sur Wikisource, visitez la médiathèque ville-st-rambert.fr, ou découvrez les Cahiers de l’Alpe pour les poètes contemporains.

Glossaire

  • Dauphiné : Ancienne province (Drôme, Isère, Hautes-Alpes), cœur de l’identité régionale.
  • École fantaisiste : Mouvement poétique prônant légèreté et classicisme.
  • Action française : Mouvement monarchiste influençant Bernard.
  • Société des Écrivains Dauphinois : Association promouvant la littérature régionale.

Sources et Ressources

Jean Baptiste MESONA

© Copyright. Tous droits réservés.

Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions

Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.